La taille arbustive :
Choisir la technique la plus adaptée à la situation.
Un minimum de soins et de connaissances sont nécessaires pour entretenir et maitriser les formes et gabarits des différentes strates arbustives présentes dans nos jardins.
En effet, les actions de taille et d’élagages sont une des étapes clé dans la gestion d’un patrimoine végétal et des paramètre essentiels comme les lieux d’implantation, les époques de floraison, la problématique de la gestion des déchets de taille sont à prendre en considération bien en amont de la plantation afin de garantir une scène végétale esthétique, harmonieuse entretenues par des interventions de taille et d’élagage raisonnées.
Le plan d’implantation du jardin est facilité grâce à la diversité des végétaux à disposition dans les pépinières permettant une sélection adaptée à l’espace concerné, la nature du sol et les données climatiques locales.
La condition pour un embellissement durable commence par la connaissance et la prise en compte des exigences et caractéristiques des plantes à sélectionner, leurs formes et dimensions au stade adulte en privilégiant les essences qui supporteront l’évolution climatique tendant à se réchauffer et à réduire la ressource en eau.
Cette connaissance botanique permettra par exemple d’éviter qu’un forsythia ne fleurisse pas à cause d’une taille réalisée à la mauvaise période.
Dès la conception d’un projet d’espace-vert ou d’un jardin individuel, il est primordial d’anticiper sur l’emprise future des arbustes ligneux et de l’espace qu’il occuperont lorsqu’ils auront atteint leur stade de développement adulte.
Il ne faut donc pas commettre l’erreur de planter avec une densité trop importante ou trop proche des limites de propriétés et des espaces de circulations et de cheminements. Ce principe si non respecté nécessiterai inéluctablement des interventions de tailles fréquentes et draconiennes visant à limiter l’empiétement de cette végétation sur ces zones fonctionnelles. Ce problème de mauvaise implantation génèrerai également un problème économique du aux coûts associés à l’utilisation des matériels nécessaires aux opérations de tailles, élagages, recépage et évacuation des déchets végétaux issus des coupes.
Ces tailles drastiques ont également un impact négatif sur l’esthétique des végétaux concernés ainsi que sur leur comportement biologique en modifiant le cycle de développement végétatif de ces plantes ainsi atrophiées.
Un langage commun est nécessaire pour partager les connaissances et techniques de jardinage et plus particulièrement concernant la taille et élagages :
En effet utiliser une mauvaise terminologie conduit à user d’une méthode générant des erreurs potentielles pouvant porter préjudice sur le développement des végétaux ayant subi des actions de taille inadaptées ainsi que des réactions non souhaitées pouvant aller jusqu’à la fragilisation des plantes concernées.
La taille peut influencer la floraison :
Prenons comme exemple le Forsythia, le Weigela et le Philadelphus, la taille d’éclaircie, réalisée chaque année ou tous tes trois ans, en post-floraison mais aussi en hiver, n’influence pas de façon significative la floraison en terme de durée et quantité de fleurs. En revanche, la taille de réduction haute hivernale diminue la quantité moyenne de fleurs pour ces mêmes espèces.
Si l’on pratique une réduction sur souche hivernale tous les cinq ans, la floraison se révèle quasi inexistante l’année qui suit la taille. Pour le Buddleja par exemple, la taille de réduction basse hivernale, pratiquée tous les trois ans, entraîne un allongement de la durée de floraison et une diminution de la dimension des inflorescences, par rapport à une taille identique mais pratiquée annuellement.
Tailler et maintenir le volume des végétaux :
La taille d’éclaircie post-floraison annuelle provoque, sur le long terme, un ralentissement de la croissance pour certains végétaux comme le Forsythia, le Weigela et le Philadelphus…
La taille de réduction basse hivernale, pratiquée tous les ans ou tous les deux ans, ainsi que la taille de réduction éclaircie en gobelet, réalisée en hiver tous les ans, entraînent une réduction de la hauteur des plantes chez le Buddleja par exemple. Concernant cette espèce, et cette modalité de taille, on peut observer un épuisement des réserves de la plante.
D’autres modalités de taille n’ont pas un effet de diminution de la hauteur des plantes. Au bout d’un an ou deux, la plante reprend sa hauteur d’origine. C’est le cas de la taille de réduction haute hivernale annuelle et de la taille de réduction sur souche hivernale, pratiquées tous les cinq ans comme pour le Forsythia, le Weigela, le Philadelphus, le Buddleja… Il est à noter que pour le Buddleja et le Forsythia, la taille de réduction haute hivernale annuelle provoque une diminution du diamètre des rameaux.
Ces notions permettent de prendre conscience que chaque intervention humaine pour maîtriser mécaniquement les gabarits par la taille impacte de façon plus ou moins significative les végétaux concernés et que seul une bonne connaissance des pratiques et des cycles biologiques des plantes permettent d’orienter sur les techniques à mettre en œuvre, choisir les bonnes périodes d’interventions et déterminer les fréquences adaptées afin de limiter au minimum l’impact sur ces végétaux.
Un arbre ou arbuste implanté judicieusement au bon endroit ne devrait nécessiter que des opérations légères d’entretien par la taille. Planter une haie d’Elaeagnus ebbingei à 40 centimètre de la limite de votre propriété vous contraindra forcément à plusieurs interventions de tailles annuelles ou bien des conflits de voisinage.
Définition des tailles :
Taille d’éclaircie : Elle consiste à la suppression au niveau de la souche des branches les plus âgées, afin de stimuler à ce niveau la formation de nouvelles pousses vigoureuses. Les branches restantes ne sont pas diminuées, pour ne pas modifier leur ramification naturelle. Elle peut être hivernale ou post-floraison. Elle peut être pratiquée chaque année ou tous les deux ou trois ans.
Taille de réduction haute : Destinée à limiter le volume de l’arbuste par la coupe de tous les rameaux qui dépassent une certaine hauteur (entre 50 cm et 1m 30 selon les espèces et les objectifs). Action fréquente dans la gestion des espaces verts municipaux, elle est réalisée le plus souvent au taille-haie. Elle donne des formes régulières, plus ou moins arrondies, et provoque la formation de rejets à proximité des points de coupe. En conséquence, l’arbuste reprend assez vite de la hauteur.
Taille Courte : coupe des rameaux soit à leur base, soit près de celle-ci. Elle peut s’opérer de plusieurs manières, selon les arbustes et les objectifs :
- Taille courte de réduction basse, qui consiste à supprimer tous les rameaux au ras de
La souche. Elle peut être faite chaque année ou tous les deux ou trois ans.
- Taille courte de réduction sur souche (ou recépage) : semblable à la réduction basse, elle n’est pas pratiquée aussi fréquemment (tous les cinq ans ou plus). Elle permet également de renouveler la totalité de la partie aérienne.
Taille de réduction éclaircie en gobelet : taille consistant à former un gobelet, par conservation de 5 à 7 branches extérieures, et à éclaircir par élimination des branches centrales au niveau dc la souche. Les branches conservées sont raccourcies. Selon Le type d’arbuste, cette taille renouvelle la charpente à chaque fois, en sélectionnant toujours les branches les plus jeunes ou conserve cette charpente au fil des années, en ajoutant à chaque branche un petit prolongement.
Taille de réduction/éclaircie sur relais potentiel : taille diminuant le volume de l’arbuste. Elle consiste supprimer les branches les plus âgées, sur la souche ou au sein de la charpente, puis à diminuer la longueur des branches restantes, en en coupant l’extrémité juste au-dessus d’une ramification qui sert de relais potentiel (tire-sève). La taille de réduction/éclaircie peut être hivernale ou de post-floraison.
Tableau des périodes de floraison et de tailles : Cliquez sur la vignette :