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Le feu bactérien sur les arbres fruitiers

Le feu bactérien sur les arbres fruitiers

Le feu bactérien est la plus dangereuse maladie bactérienne des arbres fruitiers à pépins et des maloïdées d’ornement.

La progression rapide de la bactérie et sa dispersion par de nombreux agents vecteurs permettent, outre de détruire un arbre atteint en 3 mois, d’infecter localement un ensemble de plantes-hôtes, voire de contaminer toute une région. En plus du poirier, qui est son hôte principal, cette bactériose peut affecter plusieurs espèces d’arbres et arbustes d’ornement dont voici les principales :

Amelanchier
Aubépine (Crataegus)
Cognassier
Cognassier du Japon
Cotoneaster
Néflier
Néflier du Japon
Osteomeles
Photinia
Pommier
Pyracantha
Pyracomeles
Sorbier (sauf S. intermedia)
Stranvaesia

tableau sensibilite

Les pommiers à fleurs sont généralement considérés comme peu sensibles. Toutefois, les variétés  « Aldenhamensis », « Crittenden », « Dolgo », « Red sentinel » de Malus pumila figurent parmi les végétaux sensiblés.
Chez Pyrus serotina, les variétés les plus sensibles sont « Choju », « Chajuro », « Hayatama », « Kichusui », « Kosui-, « Kumoi », « Nijisseiki ». « Shinseiki », « Suisei », « Tama » et « Yakumo ».
Étant donné le risque considérable que représente cette maladie en production fruitière, la bactérie Eiwinla amylovora est considérée comme parasite de quarantaine pour la Communauté Européenne.
A l’achat, les végétaux sensibles au feu bactérien doivent être accompagnés du Passeport Phytosanitaire Européen.
Cependant, les risques de feu bactérien en milieu urbain s’avèrent relativement faibles. La maladie est certainement plus à craindre pour les communes rurales dont les environs présentent des vergers de poiriers ainsi que pour les zones vertes situées en limite ville/campagne.

 erwinia amylovora

Description et symptômes :

Au printemps après la floraison, apparition des tout premiers symptômes sur les inflorescences, les feuilles des bouquets floraux et les jeunes pousses.
– Au fur et à mesure de sa progression le feu bactérien provoque le dessèchement des organes herbacés.
– Flétrissement des organes herbacés qui prennent une teinte brun-noir, comme s’ils avaient été passés au feu, ou une teinte rousse. Ce flétrissement est suivi d’un dessèchement de l’organe atteint qui se recourbe en crosse.

Plus tard, les jeunes fruits se momifient

Tous ces organes herbacés ayant dépéri restent fixés aux branches, ce qui constitue l’un des symptômes caractéristiques du feu bactérien.

Du bouquet floral le mal gagne successivement :
– les rameaux,
– les branches secondaires et les charpentières,
– le tronc.

Sur les parties ligneuses l’écorce s’affaisse aux emplacements malades (aspect humide) d’où perlent des gouttelettes d’exsudat visqueux blanc opaque sucré s’oxydant rapidement (il devient alors jaune brunâtre).

Sous l’écorce, le bois présente une couleur brun rougeâtre foncée ; la frontière entre cette zone colorée et te bois sain n’est pas nette.

A rapproche de l’hiver, la nécrose cesse de progresser et des chancres se forment sur les branches, les charpentières et les troncs. Au niveau de ces chancres, on observe sous l’écorce la présence de stries brun-rougeâtre.

erwinia amylovora feuilles pommier   erwinia amylovora ecorce  erwinia amylovora fruit

Biologie :

Cette bactérie pénètre dans la plante après une blessure provoquée naturellement après la chute des pétales par exemple ou bien à la suite de plaies issues des tailles d’entretiens.

La bactérie passe ensuite l’hiver à l’abri dans les chancres.

Dès le printemps, les chancres et exsudats (écoulement de liquide infecté) seront à l’origine des nouvelles sources de contaminations pour la floraison.

Les dégâts pourront aller jusqu’au dépérissement complet de la plante infestée.

 Propagation :

Conditions climatiques
Les risques de feu bactérien sont augmentés dès :
– que les températures maximales sont > à 21 °C ;
– qu’il y a un accident climatique (orage, vent, grêle, pluie battante), susceptible de provoquer des blessures et de constituer des portes d’entrée à la bactérie.

Agents de dispersion
Le transport de l’agent pathogène sous forme d’exsudat bactérien est assuré par les insectes, les oiseaux, le vent, la pluie et l’homme notamment par les échanges de matériel végétal infecté (maladie déclarée ou en cours d’incubation).

Les échanges de greffons infectés font parti également du mode de déplacement de la bactérie.

Période de taille
Pour ne pas propager la bactérie, la taille doit se Taire en plein repos végétatif.

De trop grands apports en fumures azotées augmentent la sensibilité du végétal au feu bactérien.

Moyens de lutte :

Mesures prophylactiques :

Ne pas planter les espèces ornementales suivantes est interdite par l’arrêté du 12 août 1994 sur tout le territoire national :
– Cotoneaster salicifolius ffoccosus,C. salicifolius x « Herbsfeuer »
– Pyracantha atalantioides Gibbsii
– Pommier d’onement « Crittenden »

Utiliser du matériel végétal sain : tous les plants de maloïdées doivent être accompagnés du passeport phytosanitaire. Planter si possible des variétés et cultivars résistants.

Seules les mesures préventives peuvent permettre de limiter la contamination :

Privilégier les variété les moins sensibles à la bactérie

Tailler avant mars par temps sec, brûler les rameaux atteints et désinfecter les outils (alcool).

Désinfecter les matériels de coupes et tailles à l’alcool ou à l’eau de javel.

Dès l’apparition des symptômes, tailler largement au-dessous des symptômes (70 cm).

Supprimer les floraisons secondaires.

Éviter les arrosages excessifs et surtout l’aspersion sur le feuillage.

Éliminer par incinération tout élément végétatif contaminé.

Surveiller les végétaux sensibles à la suite d’épisodes pluvieux orageux favorisant le bris du feuillage.

Réglementation :

l’Erwinia amylovora est un parasite concerné par la lutte obligatoire (arrêt du 31 juillet 2000)

Les variétés de fruitiers et de végétaux ornementaux sensible particulièrement sensibles au parasite sont interdits de multiplication et ne sont pas autorisés à la plantation.

 Signaler aux services de protection des végétaux tout symptômes laissant  supposer la présence de la bactérie et les contaminations avérées.

 

 Confusion possible : Le feu bactérien est parfois confondu avec le dessèchement bactérien dû à Pseudomonas syringae.

Quelques indications pour ne pas confondre le Feu bactérien dû à Erwinia amylovora et le dessèchement bactérien dû à Pseudomonas syringae lors d’attaques récentes :

 confusion feu bacterien

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