Les espèces exotiques envahissantes
Les espèces exotiques envahissantes :
Sommaire :
Une menace pour la biodiversité : les Espèces Exotiques Envahissantes
Quelques points clefs :
1. Biodiversité ou diversité biologique
2. Espèces invasives, envahissantes ou pionnières
les espèces invasives
les espèces envahissantes
les espèces pionnières
3. Dynamisme et évolution des populations
La notion du sol nu vers la forêt
La notion de la nature ayant horreur du vide
Exemple de la renouée du Japon :
Conclusion
Autres exemples
Le frelon Asiatique
Une menace pour la biodiversité : les Espèces Exotiques Envahissantes
Les espèces Envahissantes ou invasives perturbent la biodiversité en prenant par exemple l’expansion de la Renouée du Japon (Fallopia japonica), au feuillage dense et élevé se développant rapidement grâce à ses puissants rhizomes.
Cet exemple concrétise la responsabilité de l’être Humain dans la dégradation de la diversité biologique.
La protection de notre environnement fait maintenant partie de nos préoccupations majeures, en constatant toutes les actions en faveur de la préservation de la nature et de la biodiversité.
Bien que des réglementations visent à protéger certains milieux comme Natura 2000, les ZICO, ZNIEF… un immense chantier nous attends à tous niveaux pour conserver un cadre de vie acceptable comme par exemple :
- S’efforcer individuellement à être attentif et vigilant à son environnement et ses pratiques de consommation,
- Dynamiser la sensibilisation publique à la protection de l’environnement,
- Faire pression aux politiques qui doivent être à l’écoute des préoccupations environnementales du citoyen et légiférer en ce sens.
A l’échelon international, des conventions visant à protéger la faune, la flore et l’environnement existent depuis plus de 50 ans.
L’un des textes les plus importants est la « Convention sur la diversité biologique » (Convention Internationale de Rio) dont les objectifs sont « la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.
Quelques points clefs :
1. Biodiversité ou diversité biologique
La biodiversité fait référence à la variété de toutes les formes de vie sur Terre, que ce soit au niveau des espèces que des écosystèmes. Elle intègre la diversité génétique au sein des espèces, la diversité des espèces elles-mêmes et celle des écosystèmes. La biodiversité est essentielle pour assurer le fonctionnement des écosystèmes, sachant que chaque espèce contribue à l'équilibre global de la biosphère.
La biodiversité présente de nombreux avantages pour les êtres humains. Elle fournit des services écosystémiques essentiels tels que la pollinisation des cultures, la purification de l'eau, la régulation du climat et la production d'oxygène. La biodiversité est également une source précieuse de molécules permettant la fabrication des médicaments, de ressources nutritives et de matériaux de construction. De plus, la diversité biologique offre des opportunités récréatives et esthétiques, contribuant ainsi à notre bien-être émotionnel et culturel.
Pourtant, la biodiversité est menacée ! La perte des habitats due à la déforestation, à l'urbanisation et à l'agriculture intensive est l'une des principales causes de dégradation de la biodiversité. Les espèces sont également menacées par la surexploitation, la pollution, le changement climatique et les espèces exotiques envahissantes. Cette perte de biodiversité a des conséquences graves car elle diminue la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations dépendantes de la nature.
La préservation de la biodiversité est donc primordiale pour garantir un avenir durable voir même la survie de l’espèce humaine. Il est impératif de promouvoir la conservation des espèces et des habitats, d'adopter des pratiques agricoles durables et éco-raisonnées, de réduire la pollution et de lutter contre le changement climatique. La sensibilisation et l'éducation du public sur l'importance de la biodiversité sont également des éléments clés pour favoriser des actions positives en faveur de la conservation et de l'utilisation durable des ressources naturelles.
2. Espèces invasives, envahissantes ou pionnières
Sachant qu’il existe des espèces invasives pionnières et non pionnières, envahissantes pionnières et non pionnières et que toutes les espèces pionnières ne sont pas forcément invasives ou envahissantes, voici quelques pistes pour tenter la différenciation :
les espèces invasives
Une espèce invasive est une espèce exogène (ou allochtone, exotique, importée) dont l’introduction, volontaire ou fortuite, mais surtout la prolifération dans des milieux naturels ou semi-naturels provoque, ou est susceptible de provoquer, des nuisances à l’écosystème dans lequel elle a été introduite. Il est à prendre en compte que toutes les espèces importées ne sont pas invasives. D’ailleurs, à l’image d’une espèce végétales comme la pomme de terre, nombreuses sont les espèces importées qui présentent à l’heure actuelle une importance non négligeable sans marquer de nuisance écologique. On considère que sur mille espèces importées, cent pourront être considérées comme « introduites », c’est-à-dire qu’elles peuvent apparaître de manière au moins temporaire à l’état sauvage. Sur ces cent espèces introduites, dix seront « naturalisées » : elles s’étendront sans l’intervention directe de l’homme. Certains distinguent en Europe les espèces naturalisées européennes (espèces indigènes sur une partie de l’Europe mais ayant étendu leur aire de répartition à d’autres régions sous l’influence de l’homme) et les espèces naturalisées exotiques (originaires d’un autre continent). Il est intéressant de considérer que pour le règne plantae, 5% des espèces de la flore européenne sont des espèces exotiques.
Sur ces dix espèces naturalisées, une seule sera « invasive » ! C’est la cas de l’ Impatiens glandulifera (balsamine géante), l’Elodea canadensis (élodée du Canada), l’Elodea nuttalii (élodée à feuilles étroites), du Buddleja davidii (buddléia), du Fallopia Fallopia Fallopia japonica (renouée du Japon) du Baccharis halimifolia (Séneçon en arbre)…
Plusieurs mécanismes de nuisance sont constatées comme l’hybridation avec des espèces indigènes, la modifications des habitats, la concurrence avec les espèces indigènes provoquant la disparition de celles-ci, hôte pour un organisme pathogène...
les espèces envahissantes
Certaines espèces indigènes (autochtones, locales) sont envahissantes. C’est le cas, par exemple pour les plantes, du jonc, de la molinie, voire de certaines stellaires ou même des orties, dans certaines conditions. Ces espèces peuvent poser des problèmes de concurrence pour d’autres espèces, indigènes ou naturalisées. C’est le cas de la plupart des plantes adventices en agriculture. Cependant, ces espèces s’implantent généralement sur des terrains perturbés, naturellement ou non, ou nus, des terrains de cultures, et appartiennent le plus souvent au groupe des espèces pionnières. Généralement indicatrices de la perturbation du milieu qui leur a permis d’apparaître, elles laissent d’autres espèces leur succéder ou cohabiter avec elles.
les espèces pionnières
Les espèces pionnières sont, par définition, les premières à coloniser les terrains nus. Par extension, on considère comme pionnières, les espèces colonisant les milieux perturbés naturellement (résultant d’inondations, éboulement, incendie…) ou artificiellement (par l’agriculture, les travaux, les pollutions…). Contrairement aux espèces invasives, elles sont plus ou moins rapidement remplacées par des espèces post-pionnières, plus persistantes. Ces espèces font partie du processus naturel d’une stratégie de re-colonisation par les populations. On parle généralement de « dynamique progressive ».
3. Dynamisme et évolution des populations
Exemple avec le règne des plantes :
La dynamique des populations végétales et d’évolution du milieu (naturel ou semi-naturel) comprends deux principes : « un système végétal sans contrainte (naturelle ou non) évoluant vers un modèle forestier » et « la nature a horreur du vide ». Il s’agit d’une notion simplifiée puisque l’évolution peut s’arrêter à un stade intermédiaire limité par certaines contraintes de nature de sol, de climat, d’excès ou de manque d’eau, de pollution ou générée par l’activité anthropique.
La notion du sol nu vers la forêt
A partir d’un sol nu, les plantes dites « pionnières » colonisent le milieu, formant le stade de végétation primaire. Cette formation est généralement constituée d’un peuplement par la strate herbacée discontinu constitué principalement de plantes annuelles : chénopodes, épilobes géraniums, séneçons, lamiers… La majorité des adventices des cultures, et donc celles du jardin, y sont présentes.
Puis apparaissent la plupart des plantes herbacées vivaces : bardane, tanaisies, mélisses, orties, renoncules, rumex… C’est à ce stade qu’opèrent les invasives les plus connues : renouée du Japon (et de Sakhaline), buddléia...
Apparait ensuite le stade de la végétation buissonnante avec de jeunes arbres dispersés et toute une palette de plantes herbacées subordonnées : ormes, érables sycomores, ronces, sureaux…
Ce stade peut ensuite évoluer vers le stade forestier : ormes, charmes, chênes, hêtres… Ce stade est considéré comme un « climax », un optimum de stabilité vers lequel tout peuplement végétal pourrait idéalement tendre.
La notion de la nature ayant horreur du vide
Au niveau de la biodiversité, la forêt est relativement pauvre : une strate forestière dominante, éventuellement une sous-strate arbustive constituée d’arbustes et jeunes arbres, et une strate herbacée.
C’est pourtant dans ce contexte de stabilité étouffante (les arbres dominants accaparant les ressources en lumière et en eau) que la dynamique des populations végétales peut s’exprimer. Chaque accident naturel (chablis, chute d’un arbre mort…) laisse l’espace et le temps à l’évolution progressive des différents stades végétaux de se réactiver, de la colonisation du sol laissé nu jusqu’à la « cicatrisation » de l’espace forestier.
La conservation de la biodiversité des systèmes qui parviennent à ce stade se limite donc à une gestion raisonnée de ces forêts, les invasions nuisibles se réduisant à celles de l’homme lui-même et d’éventuelles pestes non végétales, les maladies, les insectes, les champignons…
Les espèces invasives
Dans les milieux plus ouverts, la situation est différente. Il s’agit de milieux instables, « nouveaux ». Ce sont des milieux artificiels tels que des berges aménagées, des abords d’ouvrages routiers, des aménagements urbanistiques, des friches industrielles ou agricoles… Ce sont aussi des milieux naturels « sensibles » : des zones humides, des prairies calcaires, des fagnes…
Dans ces milieux, les espèces invasives bloquent le processus évolutif et en hypothèquent l’avenir. Non seulement elles bloquent le processus de dynamique progressive mais, en plus, elles provoquent une dynamique régressive parfois brutale et non progressive déséquilibrant totalement la biodiversité locale.
Sachant qu’il s’agit d’espèces importées, introduites et naturalisées, ces plantes invasives ont des facultés de croissance et d’expansion surprenantes mais n’ont pas importé avec elles leurs maladies, leurs prédateurs ou leurs facteurs limitants spécifiques. Elles pratiquent donc ce que l’on nomme actuellement une « distorsion de concurrence » sauvage par rapport aux plantes indigènes.
Exemple de la renouée du Japon :
La renouée du Japon (Fallopia japonica) est une véritable plante invasive !
Avec une vingtaine d’autres végétaux, dont le l’esthétique buddléia (Buddleia davidii), également nommé « arbre à papillons », elle est classée dans le « top 100 des espèces invasives les plus nuisibles » au niveau international !
Quel est ce « grand péril vert » ? Plante de la famille des Polygonacées, famille qui regroupe plus de huit cents espèces dans plusieurs genres dont celui qui est tristement connu de nos agriculteurs : le rumex !
Les espèces que nous identifions ici sont la renouée du Japon : Fallopia japonica (anciennement : Reynoutria japonica, Polygonum cuspidatum, Polygonum sieboldii) et la Renouée de Sakhaline : Fallopia sachalinensis (anciennement : Polygonum sachalinensis, Reynoutria sachalinensis). Les deux espèces étant très proches, tant d’aspect que de comportement, la seconde moins fréquemment rencontrée que l’autre, nous les inclurons ici dans le terme générique de « renouée », de même que les hybrides s’y apparentant.
En Europe, le genre Fallopia compte quelques espèces autochtones de lianes herbacées annuelles et quelques espèces de lianes herbacées pérennes naturalisées d’Asie, mais seule la renouée se comporte en plante invasive.
description
La renouée est une plante herbacée vivace érigée pouvant atteindre plus de trois mètres de haut. Ses tiges annuelles, qui se lignifient et sèchent avant de mourir, sont constituées d’une succession de segments creux d’environ deux centimètres d’épaisseur et maintenues par des nœuds pleins lui donnant l’aspect du bambou, d’où sa classification initiale dans le genre Polygonum, littéralement « plusieurs genoux ». Elles sont de couleur verte piquetées de petites taches rougeâtres.
Chaque segment de la tige principale développe, au niveau des nœuds, d’autres tiges fines qui portent les feuilles. Chaque pied de renouée porte plusieurs dizaines de tiges qui forment une cépée caractéristique. Dans ces formations, les tiges vertes et cassantes de l’année se mélangent aux tiges sèches de l’année précédente épargnées par la neige, ce qui rend la fauche plus difficile.
Les feuilles, assez polymorphes en fonction de la taille de la plante, sont grandes, des quinze à vingt centimètres, épaisses et cordiformes (en forme de cœur), alternes sur les tiges. La renouée développe un système racinaire ligneux s’apparentant à une tige souterraine. Ces rhizomes puissants, à forte croissance annuelle, portent de nombreux bourgeons dormants capables, au moindre stress, de développer de nouvelles tiges. Par leur longévité, dans et hors du sol, et leur capacité de reprise, des fragments de ce type de rhizome constituent le meilleur atout de la plante pour son expansion. Ce sont avant tout des organes de stockage pouvant descendre jusqu’à deux à trois mètres de profondeur, dans un rayon de plus de sept mètres autour du pied !
Les radicelles nourricières se concentrent dans les couches supérieures du sol. Ce déséquilibre entre organes racinaires de stockage de forte taille et radicelles constitue un facteur important de destruction des berges où la plante aime se développer.
Origine
Les renouées font parler d’elles depuis quelques décennies seulement en raison de leur spectaculaire avancée dans les paysages européens. Ces plantes sont originaires d’Asie (Chine, Japon, Corée, Taiwan) où elles prospèrent à une gamme d’altitudes très étendues, des plaines aux hautes montagnes volcaniques jusqu’au-delà de la limite forestière (2.200 mètres). Leur introduction en Europe et en Amérique du Nord date du milieu du XIXe siècle. Fallopia japonica a été ramenée du Japon, probablement l'île de Honshu, par plantations à partir des cultures clonées effectuées par Philippe von Siebold, entre 1825 et 1840. En 1847, cette plante obtenait la médaille d’or de la Société d’Agriculture et d’Horticulture d’Utrecht, en reconnaissance de sa valeur ornementale, ses propriétés mellifères et sa faculté à supporter les sols instables et toxiques.
Quant à Fallopia sachalinensis, son introduction est plus tardive : on la retrouve en 1864 dans le jardin botanique de Saint-Pétersbourg où elle fut plantée vers 1855.
Biologie
Le nombre chromosomique de base de Fallopia est x=11. Il existe des diploïdes (2n = 44), surtout au Japon, à la différence des plants chinois ou coréens qui sont octoploïdes (2n=88). Fallopia sachalinensis est plus largement tétraploïde dans son pays d’origine.
En Europe, les deux espèces sont octoploïdes, ce qui augmente encore leur gigantisme : un mètre cinquante au Japon, contre trois à quatre mètres en Europe. Ces grandes herbacées sont caractérisées par des tiges annuelles tubulaires glabres, souvent rougeâtres, atteignant entre deux mètres cinquante et trois mètres. Les feuilles sont larges (6-12 cm x 5-10 cm), particulièrement chez Fallopia sachalinensis, à texture épaisse. Les rhizomes, de forme bulbeuse, atteignent de gros diamètres et forment des réseaux denses dans le sol : huit à douze mètres de longueur à une profondeur d’un à deux mètres. La faculté de croissance de ces rhizomes est exceptionnelle, avec une régénération possible à partir de 0,7 g de rhizome. Ces caractéristiques végétatives expliquent le pouvoir d’expansion qui lui a valu le titre de plus vaste clone femelle du monde.
Les renouées sont soit hermaphrodites, soit femelles (les étamines sont avortées). Fallopia japonica a été introduite uniquement sous forme de femelle. Elle ne dispose donc pas de sources de pollen en Europe à partir de sa propre espèce. C’est à partir d’un seul clone que s’est propagée la plante, à partir d’un nombre très réduit de pieds issus de la seule île de Honshu.
La modestie du nombre de plants de Fallopia japonica implantés en Europe n’a donc pas empêché son expansion, grâce à un pouvoir de clonage peu commun. Mais cela n’a pas empêché non plus sa reproduction sexuée, grâce aux sources de pollen fournies par les autres espèces importées. Fallopia japonica et F. sachalinensis ont eu tout loisir, en cent cinquante ans de plantations côte à côte dans les jardins botaniques ou en développement spontané, de former une grande variété d’hybrides tous réunis sous le seul nom de F. x bohemica.
Ces hybridations se font grâce aux propriétés mellifères de ces plantes, qui attirent les insectes pollinisateurs. Leurs longues inflorescences sont fortement appréciées par ces insectes car elles s’épanouissent à l’automne, période à laquelle les sources de nectar sont plus rares.
Les clones de Fallopia x bohemica se distinguent aisément à l'automne, lors de la période de reproduction, par la variabilité de leurs inflorescences, diversement blanches, pendantes ou dressées, et les différences dans les périodes de floraison et de fructification.
Aires d’expansion
Depuis ces dates lointaines, les populations introduites en Europe se sont lentement développées à partir des plantations, mais aussi dans les décharges, et par propagation naturelle le long des rivières. Leur vitesse d'expansion a augmenté exponentiellement après 1930. En Europe, leur aire est aujourd’hui considérable, s’étendant de la côte atlantique à la Mer Noire, et du nord du Portugal et de l’Espagne aux côtes de Norvège et de Finlande.
Sur le continent américain, les renouées sont recensées sur plus des deux tiers du territoire et leur présence est également signalée sur le continent australien.
L’impact des renouées sur l’environnement et sur l’économie est loin d’être négligeable.
L’action des Renouées sur l’environnement se marque essentiellement à deux niveaux : au niveau « mécanique » et au niveau de la biodiversité.
Le milieu de prédilection des renouées est les berges et les talus. Son système racinaire très développé est constitué de rhizomes épais, lisses, sans véritable racine capable de retenir les terres. Son action, sur les berges notamment, est destructrice et très préoccupante. C’est sans doute l’une des principales motivations des groupes internationaux : des programmes communs d’étude existent entre l’Angleterre, les Etats-Unis et le Japon ; plusieurs campagnes d’études en relation avec la protection des cours d’eau sont menées dans plusieurs départements français et ailleurs en Europe.
Au niveau de la biodiversité, son action est claire et radicale. Plus rien ne pousse sous les renouées ! Le feuillage est dense et haut du printemps jusqu’à l’automne ; les rhizomes monopolisent le sol et ses ressources. En empêchant tout autre végétal de pousser, les renouées bloquent littéralement l’évolution naturelle des formations végétales en place. De plus, la « biodiversité faunistique » étant directement liée à la « biodiversité floristique », mises à part les espèces animales pouvant se nourrir du pollen des renouées, les autres sont condamnées à disparaître de ce milieu. On constate donc rapidement une dramatique chute de la biodiversité là où les renouées s’installent.
Il est à noter que l’effet d’une plante envahissante (l’ortie par exemple) n’a pas un impact important sur la biodiversité par rapport à une plante invasive. Une plante envahissante, même à expansion forte et soudaine, tolère toujours une flore qui lui est associée ou indifférente. Ceci permet généralement le maintien de la faune locale alors que les plantes invasives ne le permettent pas.
Le futur
Il est vraisemblable l’aire maximale de répartition de la renouée soit à peu près atteinte actuellement, mais que sa densité de peuplement au sein de celle-ci soit sans cesse croissante. Des relevés effectués dans la région bruxelloise indiquent qu’une augmentation de 65% de sa fréquence a été remarquée en moins de cinquante ans. Il est donc nécessaire de prendre en compte ce phénomène d’invasion pour limiter au minimum la densité des renouées et leur propagation.
De plus, de récentes études montrent qu’il existe dans la nature, des plants de renouées qui, résultant de certaines combinaisons d’hybridations, se reproduisent par graines pour donner une descendance fertile. Ce constat est inquiétant car il est probable que, comme tous les autres hybrides, ceux-ci présentent le même comportement de plante invasive que Fallopia japonica. La multiplication par graine ne ferait alors qu’accélérer dramatiquement l’expansion de ces plantes invasives et leur impact sur le milieu.
Les moyens de lutte
A l’heure actuelle, beaucoup de pistes sont étudiées mais peu de méthodes alliant efficacité et faisabilité économique se sont clairement démarquées. Une chose est pourtant de plus en plus évidente : la lutte chimique contre cette plante, qui est physiologiquement conçue pour résister aux substances toxiques, est une perte de temps et de moyens, sans parler des impacts désastreux qu’elle aura sur les milieux déjà sensibles que sont les milieux de prédilection des renouées.
La voie d’une lutte biologique est étudiée, avec l’introduction d’organismes qui contrôlent naturellement les renouées dans leurs zones d’origine : champignons pathogènes, insectes phytophages plus ou moins spécifiques… Ces introductions doivent cependant être fort bien étudiées pour ne pas introduire une autre espèce invasive de plus !
La troisième voie est une voie mécanique : coupes répétées, arrachages répétés, paillages biodégradables, plantation de végétaux compétitifs. La combinaison d’une ou plusieurs de ces techniques est également possible.
Conclusion
Il est impératif de contrôler et d’éradiquer les espèces menaçant la biodiversité sur son territoire, et donc, en premier lieu, les plantes invasives !
Il est clair que la renouée n’est pas la seule plante invasive que nous connaissons et dont nous devons nous préoccuper : alliaire, centaurée du Rhin, centaurée du Solstice, cirse des champs, euphorbe ésule, berce du Caucase, salicaire et tussilage sont des collègues du fameux top 100 où pointe également notre renouée.
Cette dernière présente cependant le terrible avantage de nous éclairer sur les responsabilités évidentes de l’Homme face à l’environnement et la biodiversité. En effet, si on exclut les encore rares cas de propagation par graines, seules les mauvaises pratiques humaines sont à mettre en cause pour expliquer l’incroyable prolifération de cette plante.
Autre exemple :
Le frelon Asiatique :
Le frelon asiatique est une espèce invasive qui représente une menace pour les abeilles, les autres insectes pollinisateurs et la biodiversité en général. Il peut également être dangereux pour les êtres humains, en particulier pour ceux qui sont allergiques à ses piqûres ou lors d'une attaque massive après dérangement à proximité du nid..
En Bretagne Sud, il existe plusieurs initiatives pour lutter contre la prolifération du frelon asiatique. Voici quelques mesures qui peuvent être prises pour contribuer à cette action lutte :
Il est important de signaler la présence de nids de frelons asiatiques aux mairies qui on certainement désigné un référent ou la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (FDGDON).
Des pièges sélectifs peuvent être installés pour capturer les frelons asiatiques. Ils doivent être disposés en début de printemps et surveillés régulièrement pour éviter la capture d'espèces non-ciblées.
Les apiculteurs peuvent installer des dispositifs de protection pour leurs ruches afin de les protéger des attaques des frelons asiatiques.
La sensibilisation de la population est un élément important pour lutter contre le frelon asiatique. Des campagnes d'information et de sensibilisation sont organisées pour informer les résidents sur la nécessité de signaler les nids de frelons asiatiques et de contribuer à leur éradication.
Il est important de noter que la lutte contre le frelon asiatique doit être menée de manière raisonnée et respectueuse de l'environnement. Il est recommandé de ne pas utiliser de pesticides ou de méthodes non sélectives qui pourraient avoir des effets néfastes sur les autres espèces.
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